L’étude du réseau écologique de Gembloux, réalisée en 2009 par Agro Bio-Tech, a mis en évidence le rôle structurant des cours d’eau gembloutois. Il suffit de regarder une carte topographique pour s’en rendre compte : au sein d’une matrice agricole intensive, les rivières maintiennent le lien entre les perles du patrimoine naturel gembloutois, forêts de versants, fonds de vallée humides ou zones de sources inculte.
La Ville de Gembloux, via son PCDN, cherche à renforcer ce maillage bleu qui caractérise son territoire.
Ainsi, début 2016, 4 mares ont été creusées le long de l’Orneau, à côté du Centre sportif. Financées par des subsides régionaux dans le cadre de la programmation BiodiBap 3.0*, ces mares assurent une belle complémentarité de taille et de fonction avec le grand plan d’eau de la réserve naturelle de l’Escaille situé de l’autre côté de la nationale. Ils sont interconnectés par ce lien vital que constitue l’Orneau. Côté Escaille, le grand bassin, qui est un vestige de l’ancienne sucrerie de Gembloux racheté par Natagora en 1987, présente des eaux profondes et poissonneuses qui attirent des échassiers piscivores tel le butor étoilé. Côté Centre Sportif, les mares de faible profondeur visent à accueillir essentiellement des batraciens. Et il est déjà possible d’en apercevoir à travers les roseaux Typhas et les baldingères : grenouilles rousses et crapauds communs viennent se réchauffer sur les écailles de schistes qui ont été étalées sur les berges exposées au sud pour y créer un milieu plus aride. Gare au héron cendré qui fréquente ce nouveau garde-manger !
* Biodibap : financement de la Direction régionale du Développement Durable visant à favoriser la BIODIversité aux abords des BAtiments Publics.
Plus au sud du territoire, c’est un ambitieux projet de réseau de mares, porté par des bénévoles du PCDN, qui devrait voir le jour début 2017. Plusieurs sites ont été identifiés entre Corroy-le-Château, Mazy et Bossière pour creuser ou réhabiliter un ensemble de 6 mares, et pas par hasard : depuis 2009, une opération de sauvetage de batraciens se tient chaque printemps à la rue des Grands Has. Les bénévoles qui y participent constatent malheureusement une diminution importante du nombre de traversées (plusieurs milliers en 2009 à plusieurs centaines en 2016). Ces nouvelles mares constitueront autant de nouveaux sites de reproduction pour relancer la dynamique de population des grenouilles vertes, rousses, crapauds communs ou encore tritons alpestres, ponctués et palmés. Peut-être pourront-elles attirer la vedette de nos tritons wallons : le triton crêté qui est une espèce protégée Natura 2000, considérée comme menacée en Europe, et qui aurait été observée à Gembloux à quelques rares occasions.