Intervention d’Antoine de Borman
Avant-propos
Historiquement, notre société était organisée sur des piliers (tradition, mutuelle, école, …). Notre monde, alors plus simple, se complexifie :
- Évolutions technologiques. D’un côté, ces technologies permettent de créer du lien mais de l’autre, on voit un repli sur soi, on est notamment toujours rivés sur nos gsm.
- Augmentation du taux d’emploi des femmes. Émancipation qui a créé un éclatement de la cellule familiale. Bouleversements des modèles familiaux. Comment accompagner ces évolutions ? La famille est une entité fragile qui reste une référence importante. Quelles politiques développer pour soutenir cette entité ?
- Impact des migrations. Diversité culturelle considérable. Source d’échanges et de richesse.
Conséquences de ces évolutions ?
- Tout peut être remis en question !
Évolution de plus en plus forte où les sources d’attachement (pilier, famille, croyance, convictions) s’affaiblissent, ce qui a pour effet qu’il n’y a plus d’attachement social qui va de soi.
Tout peut être remis en question (place sociale, attachement à une organisation, …). Cela pose de façon plus aigue la question du vivre-ensemble ! Nous faisons face à un risque d’un individualisme de plus en plus marqué où chacun recherche son intérêt sans rechercher l’intérêt collectif. Comment créer des éléments pour construire cet intérêt collectif ?
- Diversité des cultures !
Première approche : l’assimilation. Toute personne doit se fondre dans la culture du pays qui l’accueille.
Deuxième approche : le cosmopolitisme. Toutes ces cultures sont une richesse. Il faut pouvoir préserver la culture de chacun et lui permettre de continuer de vivre entièrement sa culture et ses convictions.
Pour lui, aucune de ces écoles n’est satisfaisante dans sa forme la plus pure. Ce qui est important c’est de pouvoir respecter la dignité de chaque personne, mais aussi d’identifier ce qui nous rassemble, c’est-à-dire nos valeurs. Celles-ci sont écrites dans la Convention européenne des Droits de l’Homme. La question des droits humains est une valeur perpétuellement en danger, même dans une démocratie.
Il faut donc aussi adhérer à ce socle de valeurs communes.
La recherche de sens est aussi une dimension dans nos vies. Est-ce que cela doit rester dans le privé ou avoir sa place dans l’espace publique ?
Interculturalisme : chercher du lien entre les cultures pour trouver des valeurs communes.
Le parcours d’intégration : concernant les personnes accueillies sur notre territoire, nous devons leur permettre de participer à la vie de notre pays. En Belgique, nous ne sommes pas très performants.
- L’évolution des formes d’engagement !
C’est l’envie de participer à un projet collectif.
On est passé d’un militantisme large à un engagement plus concret. Le monde associatif permet de structurer cet engagement-là. La Belgique est très riche à ce niveau.
Nos gouvernements de coalition permettent de faire perdurer ce monde associatif.
Cet engagement associatif créée une forme de résilience qui permet d’éviter d’être aux prises du marché et de la puissance publique. Cela permet des groupes plus créatifs, hors des cadres stricts.
- Les attentes par rapport au monde politique !
Les attentes des citoyens par rapport aux élus, au monde politique ont aussi évolué. Auparavant, l’adhésion aux partis était beaucoup plus importante.
On considère que l’engagement politique ne se limite plus à mettre son bulletin de vote dans l’urne. On attend de pouvoir donner son avis, de participer à la politique (démocratie directe, sortir de chez soi et prendre part à une cause plus large, …). On voit une attente plus importante.
Le monde politique doit réagir de manière forte. Aujourd’hui, les populismes prennent une place beaucoup plus importante. Ce populisme naît du fait que la confiance vis-à-vis du monde politique est mise en péril et ceci pour plusieurs raisons :
- Scandales qui ont jeté le discrédit
- L’organisation politique ne trouve pas de réponse efficace et concrète aux problèmes que l’on rencontre. Est-elle suffisamment capable ?
- Forme d’immobilisme. Lorsque la société ne connaît pas de mouvement, de mobilisation, elle peut tomber dans ses travers les plus sombres.
Quels sont les grands projets politiques ? Quelles sont les ambitions que l’on a envie de faire ensemble ?
Le monde est en transition, en bouleversement. Il faut identifier comment utiliser les opportunités et non se racrapoter sur des acquis. Devoir d’optimisme que l’on doit avoir au niveau collectif.
La question des droits humains
Ne concerne pas la Belgique ? Cela doit nous préoccuper tous les jours ! On voit dans de multiples domaines que ces droits sont en péril. Notamment concernant la question de l’accueil des personnes présentes sur notre territoire, la question de la précarité et de la pauvreté, l’organisation de la justice…
Intervention de Benoît Dispa, « le vivre ensemble à Gembloux »
La déclaration de politique communale fixe les grands axes de la politique gembloutoise.
Volonté qui structure notre action : que notre Commune devienne toujours plus conviviale, dynamique et solidaire.
Il existe un programme stratégique transversal avec une série d’objectifs et d’actions qui ont été menées à bien, ou le seront d’ici la fin de la législature.
Création de l’Espace Orneau, rénovation du Centre culturel, actions dans le secteur de l’enseignement (agrandissements d’écoles notamment), création d’un auditorium dans l’Académie, …
Celui qui considère que Gembloux est une ville morte est mort lui-même !
Volonté d’encourager les initiatives !
Tas de grands événements mis sur pied, notamment le carnaval, les hivernales, Gembloux plage et les fêtes de la musique. Le but est de créer des événements fédérateurs où toutes les générations peuvent se retrouver !
Gembloux ville solidaire. Chapitre qui repose sur toutes les actions menées par le CPAS afin de garantir une dignité à chacun. Volonté de porter des projets innovants.
Le plan de cohésion social. Permet de créer un réseau entre tous les acteurs locaux (publics, associatifs).
Comment amplifier nos démarches ? Quels sont les besoins qui ne sont pas rencontrés ? Quels axes doivent structurer nos prochaines actions dans les mois et années à venir ?
Débat/Partage avec le public
- Accueil des nouveaux habitants ? Le samedi 24 mars, accueil des nouveaux habitants. La ville va le faire tous les 6 mois. Permet d’expliquer les richesses associatives de Gembloux. Tous les deux mois, magasine communale avec le compte-rendu d’activités portées par la ville ou des associations. Le site internet de la Ville et la Page Facebook diffusent également des informations.
- Proposition d’un toutes boîtes qui liste les activités qui se font chaque mois afin de développer le vivre ensemble ?
- Mise en place de plateformes citoyennes ?
- Quartier « A tous Vents », ne faudrait-il pas ramener ces citoyens vers le Centre ? Il faut être attentif à ce que les nouveaux quartiers soient des lieux de vie.
- Question des transports en commun. Dame nouvelle habitante venant de Bruxelles, devait aller dans le centre, pas de transports. Ça n’est pas une compétence communale mais il faudrait avoir une réflexion sur des navettes TEC innovantes. Doit être abordé par les autorités et le Collège. Négociations à réaliser avec les TEC. Il faudrait faire des circuits, notamment le week-end. Au-delà des taxis privés, il y a une action menée pour que des transports sociaux se réalisent à la demande. Réunion avec les TEC une fois par semaine, mais c’est compliqué. En tous cas, une vraie question de mobilité se pose. Par exemple, pour qu’un bus rejoigne la clinique d’Auvelais, il a fallu se battre pendant 10 ans, c’est pour dire comme c’est compliqué…
- Réalisation d’un plan avec les nouveaux quartiers ?
- Vue d’ensemble à long terme sur la rénovation complète sur le territoire à Gembloux ? Oui ! Au cours des dernières années, mise en place des « marchés stocks ». Dispositif qui permet d’éviter la lourdeur des marchés publics. Une attention particulière est accordée à la problématique mais avec les 250 km de voies publiques de Gembloux, c’est un travail qu’il faut toujours recommencer.
- La communication est très importante. Fracture générationnelle et numérique. Il faut réfléchir sur le fait de communiquer avec l’ensemble de la population. Réseaux sociaux, oral, écrit ? Il faut s’appuyer sur le réseau associatif ! Gembloux est riche de ses associations, il faut organiser un annuaire ou un cadastre des différentes associations au niveau géographique, pour savoir qui fait quoi, pour savoir s’entraider. Pour vivre ensemble, les associations sont un élément sur lequel tout le monde et notamment la politique communale doit s’appuyer. Les associations sont la base du vivre ensemble. Les moyens de communiquer doivent être toujours réinventés. Le cadastre est disponible sur le site de la Ville.
- La Commission locale de développement rural (CLDR) réunit pas mal de citoyens et fait pas mal d’actions. Ils savent être soutenus par les autorités politiques mais quoi de plus ? Projet d’installation d’une ligne à haute tension, projet de le renforcer sur Corroy. Association COCORICO. On n’a jamais vu une telle mobilisation.
- Témoignage sur le thème des migrants. Dame qui a accompagné un marocain dans son parcours d’intégration. Elle a pu constater la difficulté de trouver un emploi. Quelles sont les associations qui s’occupent des migrants ? Qu’est-ce qu’on fait ici à Gembloux ? On ne fait pas assez pour ces gens-là.
Faire des classes le samedi pour les personnes intégrées dans les écoles ? Organiser des cours de français au niveau de la faculté ? Beaucoup d’associations offrent des possibilités. Le groupe Alpha notamment.
Projet « Puzzle » en cours de janvier à juin, piloté par le FOREM, organisé par le CPAS pour proposer autour d’un tronc commun 9 axes à travers l’informatique, la mobilité, le langage, la recherche d’emploi. Le mentorat permet de trouver un parrain ou une marraine, des personnes prêtes à guider. Très compliqué de mobiliser des personnes extérieures. 7 personnes font parties du projet, et on n’a pas 7 parrains/marraines. Les personnes intéressées peuvent contacter le CPAS de Gembloux.
« Ne demandez pas ce que Gembloux peut faire pour vous mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour Gembloux » !
« La Ville n’est forte que de l’activité de ses citoyens » !